Préambule : le nerf pudendal
Le nerf pudendal prend naissance au niveau du plexus pudendal, issu de l’union des fibres nerveuses de la 2 ème, 3 ème et 4 ème racines sacrées. Le nerf pudendal sort du bassin par la grande échancrure sciatique et donne naissance, au nerf rectal qui innerve, entre autre, le sphincter externe de l’anus. Il se divise ensuite en deux branches terminales :
- une branche inférieure : le nerf périnéal, innervant le scrotum et les muscles la verge chez l’homme, les grandes lèvres chez la femme et des muscles du périnée
- une branche supérieure : le nerf dorsal de la verge chez l’homme et le nerf dorsal du clitoris chez la femme
Le nerf pudendal est un nerf mixte qui a une action à la fois motrice, sensitive et végétative. Il a un rôle dans le mécanisme de l’érection et un rôle essentiel dans la continence urinaire et anale. Il transmet notamment la sensation du besoin d’uriner ou d’aller à la selle et gère les différents sphincters dont l’action est primordiale pour empêcher l’incontinence.
Représentation du trajet du nerf pudendal gauche (en bleu) sur une vue postéro-latérale gauche de la ceinture pelvienne
Qu’est ce que la névralgie pudendale ?
La névralgie pudendale, correspond à une douleur neuropathique d’intensité variable sur le territoire nerveux du nerf pudendal, entre les organes génitaux externes et l’anus. Elle est causée par la compression ou l’irritation de ce nerf pouvant résulter de causes externes ou internes. Souvent, la névralgie pudendale apparaît entre 50 et 70 ans et est plus fréquente chez les femmes.
Ses signes cliniques
L’intensité de la douleur est variable et dépend de l’atteinte du nerf pudendal. Les patients décrivent couramment :
- une sensation de brûlure, intense, ressentie parfois comme un engourdissement :
-> au niveau de l’anus
-> au niveau de l’urètre
-> au bout de la verge
-> dans le clitoris
-> à la sortie du canal vaginal
- une douleur à type d’irradiation fessière
- des sensations de corps étrangers au niveau rectal ou vaginal
- une hyper-sensibilisation pelvienne expliquant :
-> des troubles urinaires : pollakiurie, dysurie
-> des troubles ano-rectaux : dyschésie, douleurs après la défécation, fausses envies pressantes
-> des troubles sexuels : dyspareunie, intolérance au contact vulvaire, exacerbation de la douleur après les rapports, excitation génitale persitante, dysfonction érectile, douleur lors de l’éjaculation
- une possible aggravation des symptômes en position assise ou lors du port de vêtements serrés
- une névralgie sciatique associée est fréquemment décrite
Il existe plusieurs formes de névralgie pudendale : bénignes, évolutives avec des poussées, stables, mais aussi des formes d’aggravation progressive pouvant être très invalidantes.
Les causes compressives des névralgies pudendales
Fréquemment, des facteurs déclenchants sont retrouvés : position assise prolongée (travail, transports, …), traumatismes répétés en sport dont le cyclisme, chirurgie pelvienne et périnéale (hémorroïdectomie, hystérectomie, cure de prolapsus, coelioscopie, infiltration…) sans lésion directe du nerf mais favorisant une inflammation. Ces facteurs ne sont pas la cause directe mais l’élément de décompensation d’une compression pré-existante dans une arcade fibreuse anatomique inextensible dans laquelle circule le nerf et ses vaisseaux sanguins.
Les sites préférentiels de compression du nerf pudendal sont :
- Sous le muscle piriforme,
- Dans la pince ligamentaire (entre les ligaments sacro-épineux et sacro-tubéral),
- Dans le canal d’Alcock,
- Dans le canal sous pubien.
Nous pouvons aussi retrouver des causes pathologiques : fracture du bassin, tumeur compressive maladie rhumatismale.
La prise en charge en ostéopathie de la névralgie de pudendale
D’autre part, des conseils pourront être apportés afin d’éviter la rechute et garantir la pérennité des résultats de la consultation ostéopathique. Ils concernent notamment l’activité physique, l’alimentation, l’hygiène de vie, la lutte contre la sédentarité, et s’avèrent extrêmement important dans la prise en charge d’une névralgie.