Ostéopathie et nouveau-né
La lecture de l’article « Les bienfaits de l’ostéopathie chez le nourrisson » de la revue Parents (Mai 2001) écrit par Jean-Marie Briand m’a donné envie d’aller le rencontrer à la maternité de l’hôpital privé d’Antony et de faire diverses formations en périnatalité. J’ouvrirai un cabinet secondaire à la Polyclinique Pau Pyrénées en 2003 me permettant entre autre d’intervenir à la maternité.
Une fin de grossesse durant laquelle le fœtus a manqué de place et un accouchement intense (faux travail, forceps, spatules, ventouse…) peuvent être source de déséquilibre corporel entraînant diverses problématiques pouvant être améliorées par l’ostéopathie :
- difficultés à téter, régurgite fréquemment ou souffre d’un RGO, est constipé, a des coliques importantes.
- tourne la tête tout le temps du même côté, crâne asymétrique, se projette en arrière (ce manque de mobilité complique la mise au sein et favorise l’apparition de crevasse et/ou l’engorgement)
- supporte mal d’être sur le dos ou sur le ventre.
- raide, tendu (poings serrés, bras en chandelier), inquiet, hypersensible, pleure souvent, sursaute au moindre bruit, besoin de succion important pour s’apaiser, est agité, gigote en permanence…
- pleure quand vous le mobilisez (lors de l’habillage par exemple)
- petits tremblements fréquents au niveau du menton (trémulations), canal lacrymal bouché…
Si au cours de votre séjour à la maternité de la Polyclinique Pau Pyrénées, vous souhaitez que j’intervienne, faites en part au personnel soignant et laissez moi un message au 06.64.21.20.97.
FAQ
Quand consulter ?
À la maternité ou dans les jours qui suivent sa naissance si vous observez un ou plusieurs signes détaillés plus haut.
L’idéal serait qu’une consultation soit systématique, car si des zones corporelles déséquilibrées passent inaperçues, elles pourront se retrouver plus tard sous diverses formes (douleurs cervicales, maux de tête, otites fréquentes …).
Au cours de la consultation de votre bébé, certains conseils pourront vous être donnés pour vous apprendre à le positionner, l’assouplir, le stimuler…
Combien de séances faut-il pour son bébé ?
On considère que la réponse appropriée est : « le moins possible ! »
C’est pourquoi la prise en charge ostéopathique doit être précoce (en moyenne, 3 semaines après la naissance si pas de difficultés constatées) afin d’éviter la transformation de difficultés transitoires en dysfonctions bien installées. Dans la majorité des cas, deux consultations suffisent
Y a-t-il des contre-indications au traitement d’un nouveau-né ?
On devrait parler plutôt de précautions.
Le nouveau-né est toujours très entouré par une équipe pluridisciplinaire et la concertation permet de situer le rôle de l’ostéopathe dans les cas difficiles afin de n’intervenir que dans les limites de ses compétences.
En maternité, en cas de traumatisme obstétrical important, l’approche crânienne peut-être provisoirement contre-indiquée ainsi que tout problème médical avéré (infection…)
Dois-je consulter à nouveau si mon enfant a été traité à la maternité ?
Cela dépend de ce que vous observez une fois rentré chez vous.
Si des signes d’inconfort apparaissent ou réapparaissent, n’hésitez pas à consulter un ostéopathe. Il arrive parfois (rarement), que des tensions, muettes jusque lors ou donnant l’impression d’avoir été résolues au cours du traitement en maternité, s’expriment aux alentours du premier mois.
En revanche, si votre bébé ne présente aucun signe d’inconfort, il n’y a pas d’utilité à consulter.
Peut-on nourrir notre enfant pendant le traitement ?
Oui, cela peut même s’avérer être une aide précieuse : lorsque les bébés sont très tendus, manger pendant le traitement peut les rendre plus réceptif au soin.
Rappelons que la succion, nutritive ou non, est considérée comme un antalgique jusqu’au premier mois. De plus elle est extrêmement rassurante.
Traiter un bébé qui a faim est impossible.
N’oubliez donc pas de vous munir systématiquement d’un biberon lorsque vous amenez votre bébé chez l’ostéopathe.
L’ostéopathie peut-elle avoir une incidence sur les troubles digestifs du bébé ?
Les coliques du nourrisson
Cette affection fréquente touche le bébé entre deux semaines et trois mois et se traduit par des pleurs et une agitation parfois importante. Elle est tout-à-fait bénigne mais peut être difficile à vivre pour le bébé autant que pour ses parents.
Le système digestif du nouveau-né est soumis à rude épreuve : si un adulte de 80 kilos buvait autant de lait qu’un bébé de 3 semaines pesant 3,5 kilos (6 biberons entre 120 et 150 ml / jour), il devrait en boire environ 18,5 litres / jour !
Aussi, le relâchement de la base du crâne et les tensions viscérales libérées améliorent bien souvent ces troubles intestinaux.
En revanche, dans le cas d’une intolérance au lactose (où son absorption incomplète encourage la croissance bactérienne entraînant des flatulences et des spasmes du côlon) l’ostéopathie ne sera pas performante. Dans ce cas, il est préférable de contacter le pédiatre de l’enfant ou son médecin traitant.
Une difficulté à téter
Peut être occasionnée par une ouverture de bouche insuffisante (tensions au niveau de la mâchoire et du cou) ou à une compression de la base du crâne (naissance éprouvante, manque de place in utéro) qui comprimeront les nerfs moteurs de de la langue et de la succion-déglutition. La libération de ces tensions favorisera une succion plus aisée.
Les régurgitations
Les régurgitations peuvent avoir pour origine une compression de la base du crâne (affectant la physiologie du nerf vague qui innerve le tube digestif) mais également des tensions au niveau du diaphragme et de l’estomac pourront être améliorées par le relâchement de ces zones.
Dans le cas où c’est l’immaturité du cardia (clapet anti-retour situé entre l’estomac et l’œsophage) qui est responsable des régurgitations (reflux gastro-oesophagien), l’ostéopathie ne sera pas performante. Dans ce cas, il est préférable de contacter le pédiatre ou le médecin traitant.
Le hoquet
Le hoquet est caractérisé par une succession de contractions inspiratoires spasmodiques incontrôlables du diaphragme. Il peut être amélioré en détendant la base du crâne et le diaphragme (Le nerf phrénique innerve le diaphragme et prend naissance au niveau des quatre premières cervicales).
La constipation
Chez le nourrisson allaité, l’émission de selles se fait plusieurs fois par jours. Sans que l’on sache pourquoi, il peut se produire des périodes plus ou moins longues sans émission de selles, parfois jusqu’à 8-9 jours, sans que l’on parle de constipation. Le bébé va bien, il mange urine, dort normalement et ne pleure pas beaucoup mais ne fait pas caca. Dés l’instant où son ventre n’est pas ballonné, qu’il n’a pas de gaz, qu’il ne force pas outre mesure quand il se soulagera et que les selles restent molles, pas d’inquiétude et pas besoin de consulter en ostéopathie. En revanche chez l’enfant nourrit au lait artificiel, la constipation est plus fréquente. Elle peut être due à un lait inadapté ou a une intolérance au lait de vache. Les selles sont alors émises avec difficulté, elles sont dures et déshydratées (petites boulettes) et peuvent occasionner des fissures anales. Si cet état persiste malgré un lait adapté à l’enfant, détendre son abdomen et souvent la base de son crâne (Nerf vague) pourra alors s’avérer efficaces pour restaurer un transit normal.